Swans Commentary » swans.com 17 mai, 2010  

 


 

 

Swans en français

 

Pâtebook et Face à choux
 

 

Christine Spadaccini

 

 

Pic: "Crib à maïs" - © 2010 Christine Spadaccini - Size: 13k

Crib à maïs
Aulnat, Plaine de la Limagne, France
© 2010 Christine Spadaccini

 

 

(Swans - 17 mai, 2010)   Dimanche Pascal, des amis sont venus déjeuner à la maison, il fait beau et on a envoyé les enfants désœuvrés chercher des œufs faux dans le jardin. Pendant qu'ils sont sur la piste du chocolat, leur mère et moi caquetons au sujet d'autres amis communs, nos chers « facebookiens », ces inconnus...

- T'as vu ce qu'il a écrit sur mon mur, machin de Facebook ?
- Non, je n'y vais plus, j'ai supprimé ma page.
- Mais pourquoi ??? Comment on va faire pour te joindre ? Et tes amis ? Et comment tu...
- Stop ! Tu m'as bien trouvée sans Facebook aujourd'hui, non ?
- Oui mais...je comprends pas, explique !
- Okay, tu m'aides à la cuisine alors et je te raconte la fabuleuse histoire de la montagne de sucre, d'accord ?
- Ok ! Facebook et pâte à choux au menu alors ?
- Ou pâtebook et face à choux, c'est kif kif de toute façon, il n'y a qu'à comparer les ingrédients :

Pour Pâtebook :
De gros eggs (4 + 1 jaune)
De la farine tamisée (150g)
Du beurre (80 g + 15 g pour la plaque)
Du sel, du poivre
De l'eau (25 cl)
Du sucre (2 cuillères, pour les recettes sucrées seulement)

Pour Face à choux :
De gros egos (à la pelle)
Du blé (t'as misé aussi ?)
Du leurre (ad lib, c'est l'ingrédient principal)
Du sel (chacun y allant de son grain)
De l'eau (de rose, un max)
Du sucre (une montagne !)

Tous les ingrédients sont prêts ? Passons à la préparation :

1-Préchauffez le four sur thermostat 6/7 (200°C)

Au pays des petites bêtes qui se suivent, il y en avait une qui portait un drôle de nom : la montagne de sucre. Et ce grand patronyme, un peu étrange pour une petite bête, avait sûrement dû lui monter un peu à la tête car, toute jeune, elle avait manifesté le désir de ne pas juste être une de ces petites bêtes qui se suivent : la montagne de sucre voulait prendre les devants, être la petite bête que toutes les autres suivent, en tête de la file. Comme elle était très (g)lucide, elle avait vite compris qu'il lui faudrait mettre la main sur une idée tellement géniale que toutes les autres petites bêtes n'hésiteraient pas à la suivre illico. Fastoche, pensa-t-elle, suffisait de leur chanter la vie en (saccha)rose : le but de Facebook, c'est « connecter le monde, tout le monde », (1) répétait inlassablement la petite montagne de sucre. C'est tout mignon, ce côté « si tous les gars du monde voulaient se donner la main ... », comme dans le poème de Paul Fort, « alors on pourrait faire une ronde autour du monde »...

2-Dans une casserole à fond épais, portez 25 cl d'eau à ébullition avec le beurre coupé en parcelles, le sucre et un peu de sel.

Et en effet ce ne fut pas si compliqué que ça, pour la montagne de sucre, de rassembler tous les ingrédients de son succès : elle connaissait bien ses congénères, toutes les petites bêtes qui se suivent ont vite trouvé une bonne raison de la suivre ! Certaines pour pouvoir mettre leur grain de sel, d'autres qui pensaient pouvoir se faire remarquer, beaucoup qui ne faisaient que suivre le mouvement, pour être avec leurs copines et on ne peut pas leur en vouloir, après tout, parce que la montagne de sucre appuyait pile là où ça faisait du bien : en la suivant, les petites bêtes qui se suivent se sentaient beaucoup moins seules, à celles qui cherchaient à avoir plein d'amis, la montagne de sucre en offrit à la pelle, des « friends » comme s'il en pleuvait, des amis comme des friandises, des « friendises », le leurre fonctionna à merveille, une belle ébullition entoura rapidement le projet et des millions de petites bêtes se mirent à suivre leur petite joueuse de pipeau : « Si notre but [à Facebook, ndlr] était de dégager un maximum de profit (..). Mais ce n'est pas le cas, pas pour le moment. » (2) C'est moins mignon, ces histoires de pognon qu'on sent poindre ou alors je saisis mal les intentions poétiques de Mark Zuckerberg...

3-Hors du feu, ajoutez la farine d'un seul coup. Mélangez vivement puis faites-la dessécher sur feu doux. (NB : On remarque immédiatement la formation d'un empois d'amidon. C'est la "dessèche". Travailler fermement jusqu'à obtention d'un amalgame régulier.)

L'affaire de la montagne de sucre roulait bien mais quelques empoisonnements contrariaient de temps à autre la procession des petites bêtes qui se suivent. Elles se posaient parfois la question de savoir ce qu'elles étaient en train de suivre pour tout dire ! Où la montagne les menait-elle donc ? Elles se rendaient parfois compte que tout cela n'avait peut-être de sucre que le nom et qu'on était en train de leur filer de l'aspartame, du rêve édulcoré. La montagne de sucre avait pourtant bien ficelé le truc, elle s'avançait vers eux, l'air gai et généreux, un sourire à la bouche, elle répétait : « Réseautez-vous les uns les autres ! », comme d'autres avaient pu utiliser cette expression avec les verbes « aimer », « s'unir »... C'est plus (Paul) fort que moi, j'ai toujours une méfiance envers les autres petites bêtes qui me demandent de les suivre en clamant qu'elles n'ont qu'en tête le bien de toutes...

4-Laissez tiédir quelques instants puis incorporez les œufs l'un après l'autre en mélangeant bien. (NB : Dans un premier temps on remarque que la dessèche se divise et que l'œuf semble à avoir du mal à s'incorporer. Il faut continuer à travailler l'ensemble à la spatule.)

La montagne de sucre voulait aller un peu vite au risque de contrarier les petits bêtes qui se suivent, ses versants n'étaient pas toujours très accessibles ni praticables, pas réellement « friendly » : CGU (Conditions Générales d'Utilisation) fluctuantes, applications sournoises et envahissantes, utilisation douteuse des données personnelles, conception élastique du droit d'auteur... Les petites bêtes s'énervaient et menaçaient de ne plus la suivre alors la montagne mettait la main à la pâte en essayant de faire avaler la pilule aux petites bêtes qui la suivaient. On pouvait lire ici et là des choses un peu inquiétantes : « Ce que les internautes savent moins, c'est que Facebook cherche régulièrement à faire voler en éclat la protection de la vie privée » (3) ou encore les doutes soulevés par « les derniers projets de Facebook en matière » de partage à des sites extérieurs « des données personnelles de ses 450 millions de membres. Une opération encore au stade de projet et qui serait, dixit Facebook, censée améliorer l'expérience des utilisateurs sur « une poignée de sites partenaires » liés par contrat. Le tout avec la possibilité de se déconnecter des sites en question et d'effacer ses traces, mais cette option n'est bien sûr pas celle proposée en premier lieu, puisque la connexion sera automatique. » (4)

Bref, tout ça pour dire que cela a peut-être l'air simple comme ça, la pâte à choux, mais faut quand même un petit tour de main ! Pour vous aider à obtenir la pâte ad hoc, vous pouvez mettre Sergent Garcia et le tempo latino de la chanson "Revolución", ça bouge bien et ça met le rythme pendant la phase désséche et incorporation des œufs !... Yeaaaaah !

- Tu exagères, c'est sympa Facebook, j'ai vraiment retrouvé des amis et puis on n'est pas obligé d'y passer toute sa journée.
- C'est ce que disent tous les accros scotchés à leur iphone, à vérifier constamment si, par hasard, quelqu'un n'est pas venu pisser sur leur mur ! Combien de fois as-tu regardé ton téléphone depuis qu'on a commencé cette conversation ?
- Oui mais...j'attends...je dois...c'est...
- C'est quoi ? Tu me fais une hypoglycémie, c'est tout et t'as besoin de ton dealer de sucre !

5-Déposez cette pâte en petits tas séparés sur une plaque beurrée à l'aide de deux cuillères à café ou d'une poche à douille lisse. Dorez la surface au jaune d'œuf à l'aide d'un pinceau. Faites cuire pendant 20 mn au four puis sortez les choux et laissez-les refroidir sur la plaque.

- Voilà, on n'a plus qu'à attendre !
- Et si on allait faire une balade pendant ce temps ?

Nous sommes parties faire un tour dans la plaine de la Limagne, il y avait beaucoup de vent, l'air était encore un peu frais mais le printemps embusqué n'allait pas tarder à jaillir. Il avait envoyé quelques bourgeons en éclaireurs, l'herbe pointait son nez tendre et il y avait au-dessus de nous un conciliabule de nuages qui décidait de la prochaine giboulée. Au détour d'un chemin, nous sommes tombées sur une rangée de cribs à maïs, ces greniers extérieurs constitués d'une cage grillagée et utilisés pour le séchage lent par l'air ambiant et le stockage des épis. J'ai soudain pensé que c'était une belle illustration de ce qu'était Facebook : le « réseau » se surimpose sur un paysage déjà existant, emprunte les chemins où l'on peut déjà circuler librement et joindre tranquillement ses vrais amis. D'ailleurs c'est Mark Zuckerberg qui le dit lui-même dans cette interview à l'Express (5) : « Le but de Facebook, c'est de permettre aux gens de partager tout ce qu'ils veulent avec leurs vrais amis, ceux qu'ils côtoient dans la vie : des photos, des vidéos, des messages... Les demandes d'amitié sont donc faites pour être adressées aux gens que vous connaissez déjà. » Si on suit donc le Monsieur Z., étant donné qu'on ne doit « se facebooker » qu'entre vrais amis et qu'il n'est pas là non plus pour faire de l'argent avec son f*** book, pourquoi diable a-t-on besoin de lui ? Pourquoi aller s'enfermer dans son corridor virtuel, se pendre à ses grilles de pixels, accepter ses conditions, sa façon de voir et concevoir les choses, alors qu'on peut prendre le beau chemin parallèle librement, aller et venir d'un bord à l'autre à notre convenance, butiner ici et là et couper à travers champ quand ça nous chante ? Je sens comme une contradiction là, non ? A moins qu'il ne soit en train de nous rouler dans la farine ? Ce ne serait pas...chou de sa part, pour le coup ! Remarquez, je comprends, toutes ces petites têtes de maïs qui se suivent jusqu'à s'enfermer volontairement chez lui en laissant tout un tas d'infos sans surveillance aux bons soins du gardien à l'entrée, ça attire plein de corbeaux qui bossent dans les champs voisins, publicitaires et autres profiteurs d'Internet notamment, il pourrait être tenté de faire payer le spectacle ! On lui donne tellement de grain à moudre... Gratos qui plus est, il n'a qu'à se servir ! Il n'envisage pas de se gêner, d'ailleurs, puisque l'on trouve notamment, dans la Déclaration des droits et responsabilités de Facebook, cet article qui devrait éloigner tout créateur de ce réseau :

« Pour le contenu protégé par les droits de propriété intellectuelle, comme les photos ou vidéos (« propriété intellectuelle »), vous nous donnez spécifiquement la permission suivante, conformément à vos paramètres de confidentialité et paramètres d'applications : vous nous accordez une licence non-exclusive, transférable, sous-licenciable, sans redevance et mondiale pour l'utilisation des contenus de propriété intellectuelle que vous publiez sur Facebook ou en relation à Facebook (« licence de propriété intellectuelle »). » Sans redevance ! Ce « royalty free », dans sa version originale, signe l'arrêt de mort d'une notion et d'un droit chèrement acquis et toujours excessivement difficile à faire respecter : le droit d'auteur ! Petite bête d'auteure, j'ai suivi moi-même pendant quelques semaines le chemin de la montagne de sucre me trouvant pour ce faire plein de mauvaises bonnes raisons mais cet article me trottait en tête : comment continuer à publier des photos et des textes, voire même des liens vers ceux-ci, en ayant accepté cette clause scandaleuse ?! J'ai donc supprimé mon compte.

6-Découpez des chapeaux dans les choux afin de les garnir : crème tutti frutti, mousseline ou pâtissière au chocolat ou à la vanille, crème Chiboust ou Chantilly. Reposez les chapeaux délicatement sur les choux garnis. Nappez de caramel, sauce au chocolat ou crème anglaise, en fonction du dessert choisi.

La montagne de sucre est très forte : elle se nourrit et se remplit de vide ! Celui qu'il y a au fond des petites bêtes qui se suivent et qui font qu'elles ont toujours envie de se suivre : vide sentimental, vide professionnel, vide social, vide d'avenir, besoin d'amour, de reconnaissance... Avec cette géniale idée, d'amis qui n'en sont pas vraiment tout en étant presque comme des vrais, les petites bêtes font avancer la machine. Elles écrivent ou laissent des photos sur leurs murs pour qu'on les remarque, bien sûr : elles savent que les autres petites bêtes qui se suivent vont suivre le « fil d'actualité », voir passer leurs messages et y répondre peut-être ! Mais ce damné fil se déroule tellement vite : plus on a d'amis plus les messages sont rapidement obsolètes, enfoncés plus bas dans la liste et bientôt invisibles à l'écran, au suivant ! Et quand les messages-statuts passent dans l'oubli, leurs petites bêtes auteures aussi, catastrophe, vite, il faut suivre ! Remplir et remplir encore, dire qu'on est là, trouver des choses à dire sur son mur, de nouveaux amis, leur répondre, aller voir ceci, aller voir cela, accepter telle invitation, en lancer une autre... Et les petites bêtes de se laisser bêtement bouffer tandis que la montagne de sucre grandit, grandit, grandit !

Je sais, c'est un peu triste et vain, cette histoire. Mais, tout n'est peut-être pas perdu : dans le peuple des petites bêtes qui se suivent, il s'en trouve quelques-unes qui voudraient arrêter de suivre les autres. Et c'est plutôt facile, suffit de vider sa page et de dire stop ! Il y en a même une qui m'a raconté un drôle de rêve qu'elle avait fait : à la suite d'un méga court-jus, la montagne de sucre fondait pour devenir un gros tas de caramel impraticable. Dans un premier temps, les petites bêtes qui se suivent étaient complètement perdues et paniquées : leurs petites pattes scotchées à l'écran de sucre carbonisé, elles se demandaient comment elles allaient bien pouvoir se suivre à présent! Au bout d'un moment, elles finissaient par se rendre compte que tout ça ne leur manquait finalement pas autant qu'elles le redoutaient, elles regardaient autour d'elles, leurs vrais amis étaient toujours là avec la photo du petit dernier, rien ne les empêchait de communiquer avec qui elles voulaient, elles levaient la tête, apercevaient une étoile puis tout un tas d'autres trucs chouettes... Le réveil a sonné quand elles décidaient d'inscrire Internet, cet extraordinaire outil, au patrimoine mondial des petites bêtes qui se suivent pour éviter que certaines se l'accaparent dans des buts uniquement lucratifs, tentant d'utiliser sa dimension virtuelle, pionnière, universelle et ses multiples nouvelles potentialités à leur seul profit, et d'imposer leur hégémonie et leurs propres règles au mépris des autres utilisateurs et de leurs droits légitimes. Bref...

En supprimant mon compte Facebook, j'ai repensé à McLuhan et sa célèbre phrase, « le message, c'est le médium. » (6) Ce n'est pas le contenu qui affecte la société, mais le canal de transmission lui-même, pensait-il. Dans le cas de Facebook, cette phrase pourrait donc devenir : le message, c'est l'immédiat ! Et moi je veux prendre mon temps, flâner, musarder, alors, tchüss Señor Sugar Mountain, so long, Mister Cerro de Azucar, hasta siempre, Monsieur Berg von Zucker !

Dernier statut Facebook avant suppression de compte et fin de la recette :

7-Dégustez !

Et vous le prenez comme vous voulez !

Au choix : bouchée sucrée contre note salée, gougères versus profiteroles, pâtebook ou face à choux ? Pour moi ce sera dessert ET dessert !

 

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À vous la parole

Nous vous invitons à nous faire connaître vos réactions à l'adresse suivante en n'omettant pas vos nom, prénom, et adresse postale, étant entendu que lors de la publication de vos commentaires, seuls paraitront vos noms et votre ville et pays de résidence.

 

L'auteur

Christine Spadaccini sur Swans. (bio française) Born in 1965, Christine Spadaccini is a French author whose work includes two books, Aïe Love You (MiC-MaC, 2007) and Existe en Ciel (MiC-MaC, 2008), and the translation of Andrew Holleran's Grief -- Le passant chagrin (MiC-MaC, 2008). An adult novel, Le voyage en Argentique, and a book for children, Les idées zarbi du cafard Felu, will soon be published by Éditions Laura Mare. Spadaccini lives in Clermont Ferrand, France.   (back)

 

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Notes

1.  « Facebook continue à faire joujou avec vos données personnelles », in écrans, un site de Libération.fr, 06/04/2010
http://www.ecrans.fr/Facebook-continue-a-faire-joujou,9579.html  (back)

2.  Interview de Mark Zuckerberg dans l'Express du 20/10/2008
http://www.lexpress.fr/actualite/economie/mark-zuckerberg-nous-ne-sommes-qu-au-debut-de-l-histoire_633457.html  (back)

3.  « L'Allemagne part en croisade contre Facebook », in Webazia, 11/04/2010
http://www.webazia.fr/blog/pause-cafe/allemagne-part-en-croisade-contre-facebook-025  (back)

4.  « Vie privée : Facebook se prend un mur à Berlin », in écrans, un site de Libération.fr, 12/04/2010
http://www.ecrans.fr/Vie-privee-Facebook-se-prend-un,9646.html  (back)

5.  Interview de Mark Zuckerberg dans l'Express du 20/10/2008
http://www.lexpress.fr/actualite/economie/mark-zuckerberg-nous-ne-sommes-qu-au-debut-de-l-histoire_633457.html  (back)

6.  The message is the medium », in «Understanding Media: The Extensions of Man», by Marshall McLuhan, McGraw-Hill, New-York, 1964.  (back)

 

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Swans -- ISSN: 1554-4915
URL for this work: http://www.swans.com/library/art16/cspada05.html
Published May 17, 2010



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